Le 3 juin 2017, alors que
Reality Winner rentre des courses, deux agents du FBI l’interpellent devant son domicile, munis d’une autorisation de perquisition. Rapidement rejoints par d’autres agents qui s’occuperont de la fouille minutieuse du logement, les deux premiers agents s’isolent dans une pièce avec
Reality. Un interrogatoire informel commence alors.
La grande originalité du film vient du fait qu’au-delà d’être adapté d’une histoire vraie, les dialogues sont ceux, au mot près, des échanges qui eurent réellement lieu ce jour-là !
Les comédiens n’auront donc que très peu de marge de manœuvre, mais force est d’admettre qu’ils s’en sortent bien ; en particulier
Sydney Sweeney, interprète principale (croisée dans la
Servante écarlate, où elle joue la femme de
Nick). À noter également la bonne performance, en VF, de
Nicolas Marié qui double ici
Josh Hamilton.
Au-delà du jeu, donc, la mise en scène est assez sobre, bien que s’autorisant quelques effets qui accentuent la tension dramatique.
Tina Satter porte ici sur grand écran cette histoire qu’elle avait déjà adaptée pour le théâtre, toujours en conservant cette idée de n’utiliser que les dialogues réels.
Venons-en donc au fait : cette histoire mérite-t-elle un film ? Eh bien… non. Clairement.
S’il s’agit finalement de l’affaire — relative — de l’ingérence étrangère dans les élections présidentielles américaines de 2016, rien de fracassant ni d’incroyable ne ressortira de cette affaire
Winner. Pire encore : le fait d’avoir voulu conserver les dialogues authentiques aurait pu faire sens si ceux-ci étaient particulièrement croustillants, mais c’est loin d’être le cas. Si le début de l’entretien (l’interpellation) est assez lunaire, le reste de l’interrogatoire est assez classique, voire plutôt mou. Bref, rien de passionnant dans cette histoire, ni dans ces dialogues qui font, comme dirait l’autre, « pschitt ».
Note :
4 / 10